ART BRUSSELS | FOR A LANGUAGE TO COME: Booth 6A-08

A l’occasion d’Art Brussels, La Patinoire Royale Bach présente For a Language to Come, une présentation collective centrée sur l'utilisation artistique des systèmes et des langages. Les six artistes présentés engagent un dialogue formel et conceptuel. La sérialité de ces visages et objets dans la légendaire série photographique ONE par Ken Ohara en 1970 se fait l’écho de la représentation épurée du Shopper iconique par Thomas Devaux, qui reflète nos désirs narcissiques. Les rituels d’objets technologiques dans l'œuvre monumentale d’Alice Anderson Spiritual Machines, composés de 41 statuettes, résonnent avec les dessins photographiques de Lita Alburquerque, imprégnés de géométrie sacrée. Une succession de créations de Renaud-Auguste Dormeuil, qui ajoute subtilement à des cartes postales anciennes, des flammes évoquant des châtiments divins.  Ensemble, ces œuvres accueillent Wortmischungen, le nouveau langage généré par Lab[au] qui agrège dans une série unique mais presque infinie d'œuvres d'art l'essence de toutes choses : les couleurs et les mots.

  • Alice Anderson

    Spiritual Machines
  • Lauréate du Prix SAM 2023 pour l'art contemporain, finaliste pour le Prix Marcel Duchamp en 2020, la pratique artistique d'Alice Anderson se situe à l'intersection de la spiritualité et de la technologie. Anderson forge une langage unique par ses performances à la force et à l’intelligence du corps, seule et collectivement, en dansant avec les objets et les espaces. De ces Danses Technologiques, intuitives et gestuelles où la performeure réactive poétiquement le lien fort entre l’humain et le nonhumain, naissent de grandes peintures. Ordinateurs, drones, piles, masques de réalité virtuelle (etc…) sont enduits de peinture et entrainent l'artiste dans une danse rythmée par des respirations hyper-ventilées qui la guide vers une transe, où, les objets animés par des mouvements répétitifs génèrent des points d’impacts sur la toile au sol. Ces objets technologiques mémorisés sur la toile par la peinture sont ensuite assemblés et cristallisés au fil couleur cuivre - matériau symbolisant les connexions neuronales et technologiques - pour devenir des sculptures. L’oeuvre sculpturale monumentale d’Alice Anderson Spiritual Machines, ensemble d'outils technologiques ainsi cristallisés, a été créée pendant dix ans et mémorise les objets de l’ère Anthropocène. Le titre Spiritual Machines fait référence au livre The Age of the Spiritual Machines, publié en 1999 par Ray Kurzweil, pionnier de l'intelligence artificielle.  Anderson a récemment exposé au musée Stedelijk, au Centre Pompidou, à l’Atelier Calder, entre autres.

  • LAb[au]

    Wortmischungen
  • La galerie dévoilera en avant-première à Art Brussels la nouvelle série Wortmischungen (mélanges de mots) de LAb[au], qui fera l'objet de deux expositions, l'une à la galerie et l'autre au Botanique, à la fin du mois de mai. Les artistes utilisent un algorithme pour relier deux couleurs - à la fois dans leur nom et dans leur forme - afin d’explorer les résultats de leur fusion, tant sur le plan linguistique que visuel. Pour créer Romantik, par exemple, le rot (rouge) se mêle au kamin (carmin), pour créer une œuvre qui se déploie dans la tension entre l'intuitif, l'émotionnel et le perceptuel d’une part, et le logique, l'analytique et le conceptuel d’autre part. Comme la combinaison des mots diffère du mélange les couleurs, les monochromes produits dans cet antagonisme questionnent la diochotomie historique entre le visuel et l'écrit, entre l'image et le langage. Les œuvres sont rangées dans des tiroirs à fiches, créant un dictionnaire des alchimies possibles, et présentées comme des incantations encadrées au mur. Le collectif artistique a exposé dans des institutions telles que le MOMA, la Biennale de Venise, le Centre Pompidou, le New Museum, Le Louvre, etc.

  • Lita Albuquerque

    Sol Star Grid
  • Dans une série de cinq dessins photographiques de son installation aux Pyramides de Gizeh en 1996, Lita Albuquerque superpose des graphiques, des symboles, des structures en nid d'abeille, ainsi qu’une réplique de la carte des étoiles qu'elle a élaborée in situ pour sa performance dans le désert Sol Star à la Biennale du Caire. Représentante des États-Unis, elle y a obtenu le premier prix. Figure féminine canonique du Land Art, Albuquerque est renommée pour son utilisation du pigment dans ses œuvres éphémères à grande échelle et spécifiques à un site. Elle a récemment participé à l'exposition Groundswell - Women of Land Art au Nasher Sculpture Center et à l'exposition Light & Space au Copenhagen Contemporary, et a tenu un solo show à La Patinoire, marquant la première présentation indoor de son Land Art en Europe.

  • Renaud Auguste-Dormeuil

    D'après nature
  • Dans D'après nature, Renaud Auguste-Dormeuil a créé une série de cartes postales peintes qui superposent une iconographie nostalgique à un désastre imprévu. Il utilise des photographies historiques trouvées et des gravures de monuments qu'il manipule pour y insérer une trace des incendies qui ont dévasté les sites les années suivantes. La répétition de son processus de traitement des différents lieux s'étend à un langage immersif évoquant « l’hantologie » derridienne - "le temps est disjoint" - et une historiographie troublante du triomphe et de la catastrophe. Auguste-Dormeuil est lauréat du prix Meurice pour l'art contemporain, ancien pensionnaire de l'Académie de France à Rome et a exposé à la Villa Médicis, au MACRO, au Palais de Tokyo et dans d'autres lieux. 

  • Ken Ohara, GRAIN P-1, 1993
    GRAIN P-11993
    Gelatin silver prints mounted under Plexiglass
    240 x 197.2 cm

    Ken Ohara

    ONE + Grain
    Using a set of strict parameters, Ken Ohara created ONE, a series of tight portraits of over 500 ordinary New Yorkers whose probing and repetitive framing trouble notions of similarity and difference, constructions of identity, and gather our simultaneous diversity and universality as humankind.  In Grain, Ohara took the negatives of the ONE photographs and expanded them to monumental scales, creating imposing and penetrating portraits at 240 x 197.2 cm. Collected into a telephone-book like tome, Ohara’s indexical artist book was originally published by Tsukiji Shokan in 1970. Ohara has exhibited at MOMA, LACMA and others, and earned a Guggenheim fellowship.
  • Thomas Devaux, The Shoppers

    Thomas Devaux

    The Shoppers

    Dans sa série The Shoppers, Thomas Devaux pousse les processus photographiques à un extrême pictural. Devaux a créé un système qui utilise l'abstraction, le verre dichroïque et l'imagerie de surveillance pour constituer sa célèbre série. Fantasmés et sublimés, les Shoppers sont saisis dans la corvée quotidienne de la consommation nécessaire – le paiement des courses. Avec leur lueur évanescente et leur verre envoûtant, spectraux, spécifiques et pourtant anonymes, les Shoppers sont une icône pour nous tous : des consommateurs acharnés, en grande partie inconscients. Devaux a récemment exposé et présenté des événements au Centre Pompidou, à la Maison européenne de la photographie et à la boutique Louis Vuitton à Paris. Ses œuvres font partie de prestigieuses collections privées et publiques, dont celle de la BNF.

     

    Cet Obscur Objet du Désir, dont fait partie The Shoppers, sera présenté simultanément à La Patinoire Royale Bach dans une installation architecturale unique dans la nef de la galerie.

  • * Takuma Nakahira, For a Language to Come, 1970 Fudo-sha, Tokyo