TOUS LES MATINS DU MONDE: MICHEL MOUFFE

9 Juin - 23 Septembre 2023
Présentation

« Le monde et nous, nous nous dirigeons ensemble vers nos profondeurs (...) et l'abstraction de l'art moderne est une tentative pour nous arracher par le rythme à l'intellectualisation et à la mécanisation de l'homme moderne et de son univers »

 

- Henri Maldiney, "Le faux dilemme de la peinture" in Regard, Parole, Espace, Les Editions du Cerf, Paris, 2012, pp. 52.

Né en 1957 en Belgique. Vit et travaille à Bruxelles (Belgique), Le Poët-Laval (France) et La Mola (Espagne). Depuis 1983, il expose en Europe, aux États-Unis et en Asie. De 1990 à 1993, il a vécu et travaillé à New York.

 

" L'évidence, la voici : l'oeuvre de Michel Mouffe est lumineuse en même temps qu'opaque. Limpide et pourtant rebelle à notre compréhension immédiate, comme en lisière de notre intelligence. Statique et mobile à la fois, apaisée autant que parcourue d'un souffle, et d'un souffle parfois épique. Ardente et mutique, et d'une évidente modernité bien que discrètement frémissante aux souvenirs de la Renaissance... Ensemencée de joie, également, mais d'une joie teintée de gravité. Une oeuvre printanière, en somme, mais d'un printemps inquiet, d'un printemps qui n'oublie pas l'hiver dont il est né ni l'automne auquel il retournera. Une oeuvre qui tient, en quelque sorte, de l'oxymore, et de l'oxymore perpétuel, alliant ceci et son contraire, sans jamais violenter l'une et l'autre des tensions qu'elle met en présence, une oeuvre, encore, qui semble parfois se jouer d'elle-même, si pas de nous, combinant intelligence et malice, nous rendant muet plutôt que bavard, nous pénétrant davantage que nous ne pouvons la pénétrer, nous montrant quelque part tantôt les toiles ou les toiles-sculptures d'un mathématicien qui serait devenu peintre, tantôt celles d'un philosophe qui aurait troqué sa plume contre des pinceaux - car oui, le travail de l'artiste, en bordure des abîmes, invite immanquablement à l'interrogation existentielle. Plus précisément même, ses toiles nous convoquent, nous qui les regardons, elles nous forcent, par leur implacable matérialité, à être présent à elles et, par-là, à nous-même. Disons-le de manière simple : en présence d'une toile de Michel Mouffe, il s'avère très difficile de faire comme si elle n'était pas là. Parce que cette toile, bien que privée d'yeux, bien que privée de conscience, bien que pure matière inanimée, semble, lorsque nous sommes devant elle ou même dans ses parages, irrésistiblement nous regarder..."


Extrait du texte : Michel Mouffe : nos parts de néant, nos parts d'éternité... par Xavier Van den Broeck

 

Télécharger le Catalogue de l'exposition avec des textes de Jeanne Mouffe et Xavier Van Den Broeck.
Vues de l'exposition
Œuvres