SPLIT: PIERRE-MARIE LEJEUNE

Dans le processus de création de Pierre Marie Lejeune, les mains en demeurent le pivot central. Tout part d’un dessin, de dizaines de dessins, de jets continus où transparaît toujours son amour de la couleur, du geste libre, d’une spontanéité sans retenue lui permettant de retrouver le plaisir ancien de ses assemblages, de ses peintures. Le tout avec cette énergie et cette concentration qu’il admire tant chez certains peintres comme Barceló ou Tapiès. Isolé dans l’atelier, coupé des préoccupations extérieures, il libère son énergie dans un rythme destiné à se faire surprendre pour toujours oublier la sculpture et retrouver le pur plaisir de dialoguer avec le papier. Parfois l’ensemble est rehaussé de collages comme la série récente consacrée au corps des sportifs. Là, dans l’épaisseur du trait et le jaillissement des couleurs émergent des formes élémentaires: cercles, carrés tronqués, lignes courbées, plans rabattus. Vient alors le long et lent processus de décan- tation puis de tri. Regarder, laisser les rapports émerger, se former. La réalisation de petites maquettes vient confirmer ou invalider l’intuition. Certaines sont alors purement abandonnées, d’autres réalisées dans une échelle plus grande. (...)

Chaque sculpture se présente métaphoriquement comme la liaison entre l’homme et l’architecture, entre la vie et l’artificiel, entre l’acquis et le savoir, etc. C’est pour cette raison que les œuvres de Pierre Marie Lejeune fonctionnent en série même si chacune demeure indépendante et autonome.

-Damien Sausset, Courtesy Abica 2018