FARBEN | FERNAB: LAb[au]
Notre langage quotidien n'a pas la possibilité de décrire une nuance de couleur particulière. Il n'est donc pas en mesure de produire une image de cette couleur.
- Ludwig Wittgenstein, La grammaire de la couleur
Au départ, l'idée était simple : permuter les lettres des noms de couleurs pour en obtenir une troisième : uran + beige = aubergine. Mais croiser les mots, ce n'est pas mélanger les couleurs. Par conséquent, dans cet antagonisme, le monochrome contribue à la longue relation dualiste entre le visuel et l'écrit, entre l'image et le langage.
Pour parvenir à ce résultat, une base de données de noms de couleurs a été constituée et un algorithme a été écrit qui croise tous ces noms et interroge simultanément un dictionnaire de mots possibles et existants. Après des mois de calculs, des trillions de permutations, des milliers de mots ont été générés - tous ajoutant de nouvelles associations à l'étymologie et à la polysémie des couleurs.
De même, Romantik = rot + kamin est une autre tentative de recherche de l'unité entre l'image et le mot, entre l'intuitif, l'émotionnel, le perceptuel... et le logique, le conceptuel.