HYPER-MINIMAL: GISELA COLON

26 Avril - 27 Juillet 2019
Présentation
Primitive Vital Energies

Pour sa première exposition en Europe, et en particulier à Bruxelles, à la Galerie La Patinoire Royale Bach, Gisela COLON déchire le grand voile blanc de l’art contemporain avec des oeuvres qui, disons-le clairement, relèvent du « jamais vu ». Ces extraordinaires formes bombées que prennent ses tableaux, faits de plexiglas thermo moulés, relèvent de l’anticipation futuriste, jouant de leur iridescence, c’est-à-dire de leurs infinies variations de lumières et de couleurs en fonction de l’angle de vue, qui ravissent l’oeil autant qu’elles bousculent toutes nos certitudes.


Son travail réside dans dans la recherche de forme et de couleur pures, en parfaite résonance avec le « Light and Space Movement » des artistes de la Côte Ouest au début des Sixties tels James Turell, Bruce Nauman, Craig Kauffman, Robert Irwin, etc... Les oeuvres de Gisela Colon, en revanche, font intervenir le spectateur ; par ce biais, elle fait citation de l’art optico-cinétique des mêmes années 60, directement inspirée de Carlos Cruz Diez (auquel la Patinoire consacre concomitamment une grande rétrospective, en raison de cette proximité avec son oeuvre, précisément).


Par son mouvement corporel devant l’oeuvre, le sujet regardant modifie l’objet regardé ; de cette dialectique entre sujet et objet naît la notion d’oeuvre participative, le spectateur devenant acteur de l’oeuvre d’art. Sa position modifie et subjective la perception ambiguë et individuelle, personnalisée, qu’il a de l’objet. Le mouvement, qui est aussi le temps du mouvement, modifie sa vision: il s’agit bien ici d’art cinético – optique, introduisant dans l’art la quatrième dimension, celle du Temps. Toute l’originalité de l’oeuvre de Gisela Colon résulte de cette synthèse entre minimalisme et art optique que l’on peut dès lors qualifier de « kinesthétique ».


Ces cellules essentiellement murales possèdent en elles une vie, une forme d’organique capacité de mutation, comme une promesse d’avenir, à l’image de cellules, de plasma placentaires, d’oeufs cosmiques, très attirants et fortement inspirants. Fascinantes et mystérieuses, ses oeuvres sont également très apaisantes, renvoyant à d’archétypales formes vitales, allant réveiller en nous, au plus profond de notre inconscient, l’image même d’une vitalité, d’une biologie secrète, très féminine, avec des formes rondes, maternelles, confortables, légèrement indéfinies. Certains y verront des cellules, d’autres des matrices, d’autres encore des yeux, ... toutes ces rondeurs caressent nos rétines dans un flou chromatique extrêmement séduisant et particulièrement interpelant, qui n’élude pas la poésie, la fantaisie et le rêve.


Ces formes pures et ces couleurs célestes, empruntées à l’arc-en-ciel, sont des projections philosophiques d’une pensée dont la seule finalité est de répondre à elle-même, désincarnée de toute fonction, amenant la perception pure à être sa propre justification. Mais il serait réducteur de considérer les œuvres de Gisela Colon comme une simple manifestation d’un état de la perception, comme une phénoménologie matérialiste à des fins d’émerveillement ou de satisfaction esthétique. Il s’agit, bien au-delà, d’y déceler les arcanes de la vie, et d’interroger la mystérieuse énergie créative du Big Bang, qui ne se résume ici plus qu’à de la lumière, dans une explosion primitive de couleurs. Par cette exposition Gisela Colon affirme son statut d’artiste démiurge, à l’instar de Râ, ce dieu égyptien dont la lumière assure le cycle de la vie. Quelle plus belle référence peut-on donner à un artiste que celle du dieu créateur de la première civilisation ?
– Constantin Chariot


GISELA COLON

née au Canada en 1966, est une artiste Américaine qui a développé un langage sculptural unique qualifié de “minimalisme organique” traduisant les formes de vie en structures simples. Originaire de Porto Rico, ses influences diverses nourrissent constamment sa pratique artistique. Les formes organiques de ses sculptures incarnent l’énergie, le mouvement et la croissance, en fusionnant le naturel et l’industriel. Ses sculptures font partie des collections permanentes de plusieurs musées et lieux d’exposition : The Los Angeles County Museum of Art (LACMA), Museum of Contemporary Art San Diego (MCASD), Perez Art Museum Miami (PAMM), The Butler Institute of American Art, Youngstown, OH; Castellani Art Museum, Niagara, NY; Daum Museum of Contemporary Art, Sedalia, MO; Grand Rapids Museum of Art (GRAM), Grand Rapids, MI; Palm Springs Art Museum (PSAM), Palm Springs, CA; Laguna Art Museum, Laguna Beach, CA; and the Fredrick R. Weisman Founda-tion, Los Angeles, CA, entre autres.

Vues de l'exposition