NUIT SOLAIRE: IRINA RASQUINET
PASSEES exhibition
Présentation
Irina Rasquinet a voulu cette installation comme un songe-promenade. Un parcours initiatique, où ciel et terre ne cessent de dialoguer. À travers cette œuvre, l'artiste convoque les sens pour prêter corps à l'invisible. Dès les premiers pas, une fragrance, conçue par Julien Rasquinet, ouvre un espace inconscient. Respirer, c'est rejoindre l'ailleurs. L'artiste a souhaité semer le trouble comme l'on jette un sort. Est-ce un rêve qui s'ouvre ou une réalité qui s'endort ? « Je cherche l'oxymore visuel », confie-t-elle.
Des oiseaux aux plumes de papier rôdent parmi les branches d'une forêt. Rien de la douceur duveteuse : hérissés, les voici prêts à s'envoler. Ainsi des volutes parfumées, faites pour graviter en liberté. Avant toute image, elles dressent le paysage. Bestiaire enchanté ou mirage ? Il faut progresser, entre le bleu rassurant des Mères Veilleuses (des matriochkas revisitées) et le silence scintillant des branches, pour se retrouver drapé de lumière. « J'ai voulu attraper des arcs-en-ciel, dit Irina Rasquinet, comme un enfant ferme son poing sur l'air irisé ».
Le regard erre, le cœur guide. Trente branches, couvertes de cristaux et de mille coccinelles, hésitent entre chance et effroi. Sous le rouge, sont-elles encore bois ? Chacune se tient droite, « semblables à ces arbres qui s'élancent avec fierté vers le ciel, au beau milieu des immeubles ». Le pas s'engage plus avant, gagné par le blanc. Alchimie du regard, l'inerte se pare de mille reflets. La science dit du blanc qu'il incarne la somme des longueurs d'onde de la lumière. Il n'est autre que la fusion de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Voilà le secret percé, celui de la « trinité de l'énergie » selon Irina Rasquinet. Mystère, nature et sacré dans un creuset. Alors on ferme les yeux pour retenir le monde des chimères, dans le noir devenu blanc.
Vues de l'exposition