Alice Anderson a été invitée à installer ses œuvres en dialogue avec la collection permanente du musée d'Art moderne de Fontevraud dans le cadre de la série Connexions/Collections du musée.
Dominique Gagneux : Nous vous avons expliqué pourquoi nous vous avons choisi pour cette première Connections au Musée d'Art Moderne de Fontevraud. Votre pratique artistique, basée sur des performances rituelles, donne naissance à des sculptures tissées de fils cuivrés, à partir de mouvements extrêmement lents de "mémorisation".
Alice Anderson: "Chaque objet possède un certain pouvoir qui va bien au-delà de sa simple fonction première. En ce qui me concerne, j'ai toujours été lié à des entités non humaines. En tant que tels, les objets ont le pouvoir d'interagir entre eux et avec nous, en utilisant un langage universel que je trouve intrinsèquement dans la danse. La danse est une reconnexion à la nature que nous avons en nous.
Je ne fais pas de choix en fonction de critères esthétiques. Lorsque j'ai visité les salles du musée, j'ai plutôt réagi à ce que certaines entités dégageaient. Le volet de grenier du peuple Dogon du Mali reste très présent dans mon esprit. Je me souviens aussi de la statuette assise des Remojadas du Mexique, du masque funéraire des Chancay du Pérou central, des statuettes de jumeaux ibeji des Yoruba du Nigeria, des idoles féminines des Cyclades grecques, d'un des bols à thé (chawan) du Japon et des pierres à oiseaux du peuple des Mound Builders d'Amérique du Nord.
D'une manière générale, j'essaie de montrer l'importance des cosmovisions autochtones - ici amérindiennes - des nouvelles découvertes en physique quantique, en métaphysique, en poésie, en transe, en méditation et les aspects positifs du groupe collectif. C'est un peu ce que j'ai voulu montrer ici, avec ces entités côte à côte, qui amorcent un dialogue qui, je l'espère, se poursuivra pour les visiteurs, bien au-delà des murs du musée.
Pour en savoir plus, consultez le site du Musée d’Art moderne de Fontevraud.
Artiste de l'exposition
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