ALFREDO JAAR | ARTPRESS: PRESS

24 Novembre 2025 

Dans Artpress, Maud de la Forterie écrit sur l'exposition La Fin du Monde d'Alfredo Jaar.

 

Il y a là une véritable scénographie, un sens du dramatique pleinement assumé. Le dispositif, d’une rigueur absolue, déploie dans sa modestie même une ampleur vertigineuse, faite d’un piédestal, d’une vitrine et de sources lumineuses. Rien d’autre.

Ce qui se joue est une inflexion décisive, celle d’un refus de la monumentalité au profit d’une gravité nue.

 

L’artiste inverse la logique de la spectacularisation contemporaine et c’est entre le cube et l’immensité de l’espace que le rapport d’échelle saisit le regard. Tout est contenu, maîtrisé, dans un équilibre entre rigueur conceptuelle et physicalité.

 

Jaar choisit l’infime, la concentration, fidèle à cette économie du resserrement qui traverse toute son œuvre. Cette démarche, presque ascétique, a valeur d’avertissement. Le rouge n’est pas ici un effet esthétique mais un signe, couleur du sang et de la vie, mais aussi celle du danger et de l’arrêt. Elle incarne à la fois l’amour du monde et la nécessité d’en suspendre la destruction, afin de rendre visible la crise à l’échelle la plus reduite.