Dans un spéciale consacré aux galeries bruxelloises, Le Quotidien de l'Art a mis en lumière l'exposition Cet Obscur Objet du Désir de Thomas Devaux.
Créer le désir
Qu’est-ce qui fait le succès de Thomas Devaux dont les œuvres se vendent comme des petits pains ? Son travail photographique immédiatement reconnaissable attire le spectateur au premier regard. L’artiste français de 44 ans y aborde le thème de la consommation de masse, explicité par la projection d’un film montrant des mouvements de foule enregistrés à l’occasion du Black Friday, selon une tradition consumériste américaine. Dans sa série « The Shoppers », derrière un verre dichroïque aux reflets lumineux fascinants, apparaissent des silhouettes portant des sacs de courses au sortir d’un supermarché, à la manière d’une capture d’écran de caméra de surveillance. Tandis que pour « Rayons », des produits de consommation ont été agrandis au point de devenir des masses informes non identifiables. Du petit format à l’installation, toujours dans de chics encadrements en aluminium doré, les prix restent très abordables, de 2 200 à 6 500 euros pour des éditions de 3 exemplaires + 2 épreuves d’artiste. L’accrochage dans l’immense nef de 1 200 m2 est très réussi avec, au centre, une monumentale black box de 180 m3 aux allures de Kaaba. Une comparaison que ne renie pas Thomas Devaux rappelant qu’« à l’origine, dans ce lieu, des patineurs à roulettes tournoyaient, comme le font les fidèles à la Mecque ». L’aspect liturgique est renforcé lorsqu’on pénètre par un côté dans la pénombre de ce cube noir où des grandes œuvres diffusent leur lumière colorée, comme les vitraux d’une église. In fine, le désir de Devaux n’a plus rien d’obscur.
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