Présentation

Après quelques années de théâtre et un Master d’architecture à La Cambre, Basile Boon s’est très vite tourné vers la matière. Un besoin vital de travailler de ses mains, de pouvoir construire aussi, au-delà du plaisir de dessiner ou concevoir. Le cuir d’abord dont il étudie la technique pour créer une petite collection de maroquinerie, avant d’opter pour la céramique qui selon lui, offre une incroyable liberté de forme et de format. Avec la terre il trouve son médium, un matériau qui lui offre la possibilité de réaliser des objets, ou petits édifices, solides et fragiles à la fois, mêlant ainsi ses rêves d’architectes à ceux de l’enfance. En 2021 Juliette Seydoux met les recherches de Basile en lumière avec un premier solo-show : Chaos and Desire.

Son travail opère aujourd’hui telle une véritable catharsis, en faisant émerger de manière très factuelle tout ce qui était enfoui au plus profond de lui depuis son plus jeune âge. Sans tomber à proprement parler dans l’autofiction, Basile Boon procède par assemblage ou superposition d’éléments de mythologie classique, d’archéologie ou encore de religion, croisés avec des instants de vécus, écrivant par là même dans la terre et avec le temps une véritable épopée en trois dimensions. Il n’aime rien moins que raconter des histoires qu’il esquisse au préalable sur papier avant de les coucher ensuite sur de grandes fresques de céramique émaillée et rehaussée d’or, qui constituent les « riches heures » de quelques commanditaires privilégiés.

Pour ces œuvres sur mesure, la rencontre s’impose, et l’intimité, autant avec le lieu qu’avec ses occupants. A l’égal de la tradition du portrait en peinture ou des tapisseries anciennes, les bas-reliefs que réalise Basile Boon racontent en creux et en bosse la petite ou la grande histoire de ceux et celles qui vivront en leur présence. S’engage alors un dialogue qui convoque une fois encore imagerie du passé mêlée aux signes de vie et du présent, en une sorte de bande dessinée intergénérationnelle, conjugaison parfaite de l’art à tous les temps.

Au-delà de la foisonnante création d’objets et sculptures réalisées à la forme, et de ses grands muraux riches en symbolique, Basile Boon s’est aussi lancé, depuis ses presque débuts dans la céramique, dans la construction de la « Maison dorée », temple personnel édifié colonne après colonne. À l’image d’un Facteur Cheval des temps modernes, il s’attache à construire cette œuvre sans fin, qui le suit d’atelier en atelier, quête de vie et d’art, Odyssée individuelle sur terre.

– Texte par Jean-Marc Dimanche

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